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?Alice Neel
Peindre corps et âme
Fidèle à son sens de la figuration très personnel, la peintre américaine Alice Neel (1900-1984) a consacré sa vie aux laissés-pour-compte, liant la cause féminine à la question sociale. Retour sur le parcours d'une artiste "collectionneuse d’âmes", farouchement indépendante et devenue une icône féministe.
Des marginaux, des déclassés, des malades mentaux, des Portoricains dans la misère... : Alice Neel (1900-1984) a donné un visage à ceux que l’Amérique ne voulait pas voir. Celle qui déclarait avoir "toujours aimé les perdants, en politique comme dans la vie" n’a cessé dans ses portraits intenses de refléter une réalité crue, sans fard, à l’opposé des avant-gardes plus abstraites. La peintre américaine, qui se voyait comme une "collectionneuse d’âmes", explorait autant la psyché de ses modèles que les profondeurs de l'être humain. Dans un style brut et authentique, elle a aussi produit des nus aux corps disgracieux, des tableaux de femmes enceintes ou victimes de violences conjugales. Une façon de remettre en jeu les codes de la représentation féminine. Indépendante, dotée d’un caractère bien trempé, Alice Neel fut une des premières artistes à lier, à travers ses œuvres, luttes des sexes, des classes et question des origines. Aujourd’hui icône du féminisme et modèle d’engagement, elle inspire plus que jamais les nouvelles générations de femmes peintres, comme la New-Yorkaise Aliza Nisenbaum, qui assure : "C'est justement aujourd'hui que nous pouvons apprendre de son humanisme et de son honnêteté émotionnelle."
Comédie humaine
De son côté, la célèbre écrivaine Siri Hustvedt décrit ainsi l’art d’Alice Neel : "Ses tableaux ne cachent rien et, en même temps, elle protège les gens qu'elle a peints." Ce film raconte l’histoire d’une artiste d’exception qui a déployé sa comédie humaine frontale et presque documentaire sans se soucier des modes. Avec les témoignages de sa famille, qu’elle a aussi souvent immortalisée, c’est un aperçu intime de son univers qui s’esquisse, comme cette visite de son atelier new-yorkais toujours intact où se rencontrent ses deux fils, Hartley et Richard. Le documentaire présente par ailleurs les œuvres les plus emblématiques d'une grande rétrospective ("Les gens avant tout") qui s’est déroulée de septembre 2021 à février 2022 au musée Guggenheim de Bilbao.
Réalisation : Frauke Schlieckau
Pays : Allemagne
Année : 2022
Langue : Français
Format : MPEG-4
Codec video : avc
Codec audio : aac
Bitrate video : 2200 kb/s
Bitrate audio : 129 kb/s
Taille : 872 Mo
Durée : 52 mn
Nombre de fichiers : 1